L’opération « Red Dog » est un épisode méconnu en France de l’histoire de l’extrême droite étatsunienne. Elle a pourtant touché un pays voisin de la Martinique et de la Guadeloupe qui aurait pu se transformer en une contre-utopie basée sur le racisme et le trafic de drogue. Mais le plus surprenant est qu’elle reposait sur une action concertée entre des militants du Ku Klux Klan et des Rastafariens.
Patrick John, premier Premier Ministre de Dominique
Notre histoire commence en Dominique, une petite île anglophone, située entre la Martinique et la Guadeloupe. The Nature Island, comme on la surnomme, est indépendante du Royaume-Uni depuis le 3 novembre 1978. Celui qui est à cette date le chef du gouvernement s’appelle Patrick John et devient alors le premier Premier Ministre de l’île.

Patrick John est né le 7 janvier 1938 à Roseau, la capitale de l’île. C’est un grand amateur de sport, qui est d’abord maître d’école, mais son charisme et ses dons d’orateur en font rapidement un dirigeant syndical et l’un des membres les plus éminents du Parti travailliste de Dominique (DLP) fondé en 1955. Il est élu maire de Roseau en 1965, mais doit démissionner suite à des histoires financières un peu obscures, ce qui ne l’empêche pas d’être élu député en 1970, ni de devenir ministre la même année toujours sous l’étiquette du DLP.
Le 28 juillet 1974, il devient enfin le leader du Parti travailliste et donc le Premier of Dominica, c’est-à-dire le chef du gouvernement autonome de l’île. Parmi ses premières décisions, il crée la Dominica Defense Force (DDF) par la transformation d’un corps de volontaires d’auxiliaires de la police le 13 novembre 1975.

La structure de la DDF est pensée par un jeune homme de vingt-huit ans ayant suivi une formation militaire au Guyana et en Jamaïque, Frederick Newton, qui en devient rapidement le numéro deux, mais c’est Patrick John, qui décide seul des avancements. La DDF est donc une armée très politisée, où la critique du Premier Ministre n’est pas la bienvenue. L’union entre la DDF et Patrick John est si forte qu’il se fait appeler Colonel John, alors qu’il n’a aucune formation militaire.
En effet, le colonel John aime l’ordre, c’est d’ailleurs sur cette réputation qu’il bâtit une partie de son succès politique. C’est pour cela qu’il lance une grande campagne de répression contre les Dreads, des groupes de jeunes qui oscillaient entre rastafarisme, marginalité, petite délinquance et revendications sociales. Ces groupes rassemblaient de nombreux jeunes au chômage à cause des difficultés économiques de l’île, et si certains en parlent comme l’aile militante de la jeunesse désœuvrée, d’autres voient en eux des bandes criminelles.
Une loi passée en 1974 suspend les poursuites envers les personnes ayant blessé ou tué un Dread. On estime que cette législation contribua à la mort de plus d’une trentaine de personnes, y compris quelques membres des DDF et de la Police de Dominique, tué lors de véritables combats de guérilla les opposants aux Dreads réfugiés dans les collines de Dominique.
Cette tension sociale, alors que la situation économique de l’île ne s’améliore pas vraiment, provoque de nombreuses manifestations contre lesquelles la police et les DDF sont sollicitées. Pourtant, Patrick John essaye de développer et de diversifier l’économie de l’île, notamment en sortant de la dépendance à la culture de la banane qui était la première source de revenu de l’île. Il améliore aussi le système social de la Dominique, notamment les retraites, avec le Social Security Act de 1976.
Mais un des projets de Patrick John va particulièrement irriter la population et contribuer à la chute de son gouvernement, c’est la création d’un port franc au nord de la Dominique. Ce projet est porté par l’un des personnages les plus singuliers de la Caraïbe contemporaine, Sydney Burnett-Alleyne, un autoproclamé révolutionnaire et trafiquant d’armes, dont l’un des buts dans la vie était de s’emparer du pouvoir dans son île natale, la Barbade et qui voue une haine particulièrement féroce à Tom Adams Premier Ministre de Barbade de 1976 à 1985.
Avec Patrick John, c’est plutôt du développement économique qu’il propose. Par l’intermédiaire d’une banque qu’il a fondée, il lui propose de créer un port franc au nord de l’île, avec des capitaux un peu mystérieux venant du Texas, ce plan reposait sur l’idée que ce port franc puisse servir à l’Afrique du Sud, alors sous embargo international pour cause d’apartheid. Une idée originale pour un gouvernement caribéen de gauche que d’aider un gouvernement raciste et ultra-conservateur.
La création de la Dominica Caribbean Free Port Authority créait un véritable état dans l’état au nord de la Dominique. C’est une lettre de l’Attorney general et Ministre des Affaires étrangère de Dominique, Leo Austin, à l’attaché commercial sud-africain à Londres qui révèle le plan le 6 février 1979 quand elle est publiée dans la presse. Ces contacts entre son ambassade à Londres et des « personnalités officielles dominiquaises » seront confirmés par le gouvernement de Pieter Botha, Premier Ministre d’Afrique du Sud, le 15 août 1979.
Ces révélations sur ce qui constituait un abandon de souveraineté d’un état tout juste indépendant, avec l’aide d’un affairiste et trafiquant d’armes, le tout pour rendre service au gouvernement de l’Apartheid contribue à alourdir un climat social déjà bien difficile.
En effet, en parallèle à ces projets d’investissement, Patrick John est aussi en conflit avec les fonctionnaires de l’île, dont il veut réduire les salaires. Pour améliorer les relations, Patrick John fait passer au Parlement une loi interdisant les grèves dans le secteur public et il propose aussi que les éditeurs de journaux soient obligés de révéler le nom des auteurs anonymes des articles critiquant les capacités professionnelles ou officielles d’une personne.
Autant dire qu’il se met à dos les syndicats et les journaux de presque toute l’île.
Tout bascule le 29 mai 1979
Ce jour là, une foule d’environ dix mille personnes entoure le siège du gouvernement à Roseau, avec parmi elles des figures de l’opposition qui sont acclamées par la foule. La police, puis les hommes de la Dominica Defense Force interviennent sur l’ordre du Premier Ministre.

Une mêlée confuse, masquée par les fumigènes, s’ensuit, des coups de feu sont entendus et un jeune docker de vingt-trois ans, Phillip Timothy gît sur le sol quand la fumée se dissipe.
C’est le mort de trop.
Le lendemain, des membres du Dominica Labour Party font défection et créent un Comité de salut national avec les principaux responsables des syndicats de l’île auquel John est finalement obligé de laisser le pouvoir.
Oliver Seraphin, un ancien compagnon de John qui a démissionné le premier après les événements du 29 mai, devient Premier Ministre le 25 juin 1979. Sa mission est d’organiser rapidement des élections, mais le 29 août 1979, l’ouragan David ravage la Dominique, tue cinquante-six personnes et laisse les trois-quarts des soixante-quinze mille habitants de l’île sans toit.
Le gouvernement de Seraphin essaye de résoudre la crise humanitaire et l’organisation des élections prend du retard. De plus des affaires de corruption sont peu à peu révélées à l’occasion de la reconstruction, ce qui n’améliore pas la popularité du gouvernement travailliste.
La rencontre
Patrick John, quant à lui, prend très mal d’avoir quitté le pouvoir dans ces conditions et multiplies les critiques acerbes au Parlement. Par l’intermédiaire de Sydney Burnett Alleyne, il rencontre alors un homme qui prétend être un ancien Marine, soldat au Viet-Nam et mercenaire : Michael Perdue.

Quelques mois avant de rencontrer Patrick John, Perdue a déjà proposé à Eric Gairy, l’ancien Premier Ministre renversé de Grenade, d’envahir son île pour le remettre au pouvoir. À l’époque, il avait recruté quelques hommes et des sponsors pour financer pour son opération. Il a même créé une entreprise, Nortic entreprise, pour légaliser son activité. Mais avec le renforcement de la présence de conseillers cubains sur l’île de Grenade, Mike Perdue comprend que l’opération sera trop difficile pour lui et pour vivre il travaille comme chauffeur routier.
Il est donc à la recherche d’un possible client, et se tourne vers Patrick John.
Ce dernier refuse, car il espère revenir au pouvoir à l’occasion des prochaines élections prévues en juillet 1980. Mais, hélas pour lui, ces élections sont un désastre pour le Dominica Labour Party qui perd seize sièges et sa majorité.

Eugenia Charles, leader de l’opposition depuis 1975 devient alors le nouveau Premier Ministre de Dominique et par ailleurs la première femme chef de gouvernement dans la Caraïbe.
Patrick John comprend que la voie des urnes est bloquée pour un certain temps, d’autant qu’il a lui-même perdu son siège de député lors des élections de 1980, alors qu’il y était élu depuis dix ans.
Il reprend contact avec Mike Perdue et le 20 septembre 1980, au Castle Harbour Hotel à Antigua, deux de ces envoyés, dont Malcom Reid, commandant en second des DDF, signent un contrat mandatant Mike Perdue pour organiser un coup d’état contre Eugenia Charles.
Les préparatifs
Mike Perdue commence par relancer ses contacts pour financer l’opération et il recrute des complices dans les milieux qu’il fréquente, c’est-à-dire le Ku Klux Klan et les groupes néo-nazis, aussi bien aux États-Unis qu’au Canada, car, Mike Perdue est aussi un militant d’extrême-droite.
Dans son livre, Bayou of Pigs, paru en 2008, Stewart Bell indique cependant que Perdue était plutôt motivé par l’argent et le désir de faire parler de soi que par l’idéologie.
Tout ceci explique que parmi les personnalités recrutées, se trouvent notamment:

Don Black, à l’époque Grand Sorcier des Knights of Ku Klux Klan, KKKK, et très proche de David Duke, sans doute un des membres du Ku Klux Klan les plus connus.
Don Andrews, fondateur et dirigeant du Parti nationaliste du Canada, qui voulait que la Dominique devienne une base pour la distribution internationale de propagande raciste.

Wolfgang Droege, un Canadien d’origine allemande qui s’activait à développer les KKKK au Canada. Droege va rapidement devenir un des « meilleurs » éléments de Perdue et le numéro deux de l’opération, il était très motivé, car son projet était de monter un atelier de raffinage de cocaïne en Dominique et s’enrichir rapidement.
Patrick John pensait recruter d’honnêtes mercenaires pour revenir au pouvoir en échange de quelques concessions financières, sans doute pas des néo-nazis et des trafiquants de drogue.
Pendant ce temps en Dominique
De son côté, Patrick John n’est pas resté inactif et a mis à profit ces relations privilégiées avec les DDF, mais surtout il a développé des liens avec les Dreads. En effet, bien qu’ils se soient affrontés à plusieurs reprises, les DDF et les Dreads ont une passion commune : la marijuana.
Un rapport d’inspection de 1978 que John a dissimulé, mais qu’Eugenia Charles trouve dans son bureau en arrivant révèle en effet que le commandement de la DDF, mais aussi des hommes du rang ont l’habitude de fumer de la marijuana. Les Dreads, eux, sont non seulement consommateurs, mais aussi cultivateurs dans les refuges qu’ils se sont bâtis dans les zones rurales de l’île.
De plus Eugenia Charles ne porte dans son cœur ni la DDF trop liée à son ancien adversaire, ni les Dreads qui sont pour elle des délinquants et des fauteurs de trouble. Elle n’a d’ailleurs pas aboli la législation anti-Dreads mise en place sous le gouvernement de Patrick John.
Une passion commune, une ennemie commune, rien de tel pour cimenter une alliance. Elle va même si loin que des membres de la DDF donnent un entraînement militaire aux Dreads, pour améliorer leur « potentiel offensif ».
Cela finit par arriver aux oreilles de la police de Dominique, d’autant que devenus plus offensifs, les Dreads sont de plus en plus craints par les populations rurales qui les accusent, à juste titre, de multiples exactions.
Pour reprendre en main la DDF, Eugenia Charles propose au Parlement de Dominique une loi permettant de déférer en cour martiale les officiers se livrant à des délits. Quand cette loi passe au parlement le 30 décembre 1980, des membres de la DDF manifestent devant le bâtiment du gouvernement. Et quand ils tentent de pénétrer dans le bureau d’Eugenia Charles, elle appelle la police pour qu’elle vienne les chercher et les punir. Au final, 36 membres de la DDF sont suspendus.
La situation se tend encore le 12 février 1981, quand un groupe de Dreads kidnappent un propriétaire terrien de l’île, Ted Honychurch, dont le fils est le porte-parole du Premier Ministre. En échange de leur prisonnier, les Dreads demandent à ce que deux d’entre eux qui avaient été auparavant condamnés pour meurtre soit graciés. Le lendemain, Eugenia Charles annonce à la radio refuser le chantage et lance une grande opération de police pour retrouver Ted Honychurch. Cette quête échoue et l’on apprît quelques mois plus tard que la victime a été tuée le lendemain de son enlèvement.
Pour autant, les conspirateurs ne cessent pas leurs préparatifs. La police française découvre ainsi que des officiers des DDF essayaient d’acheter des barils d’acide en Martinique et en Guadeloupe. Informé, le gouvernement dominiquais décide d’arrêter le capitaine Malcom Reid, commandant en second de la DDF et un autre officier.
Comment aller en Dominique ?
Pendant ce temps aux États-Unis, après avoir recruté son équipe de mercenaires, Mike Perdue a aussi besoin d’un bateau pour aller en Dominique.
Le 23 février, il approche Michael Howel un ancien vétéran du Viet-Nam qui possède un bateau, The Mañana, qu’il loue aux personnes voulant naviguer dans la Caraïbe.

Pour convaincre Howel, Perdue affirme travailler pour la CIA et préparer un coup pour débarquer Eugenia Charles et la remplacer par un gouvernement pro-États-Unis.
Howell déclara plus tard à propos de Perdue : « Il avait l’air OK, mais je ne pensais pas qu’on faisait encore des coups d’état secrets. »
Intrigué, il appelle donc le Département d’État et joint le service chargé du suivi de la Dominique pour leur demander de quoi il s’agissait, ce dernier du être surpris car Eugenia Charles a toujours été une fidèle alliée des États-Unis dans la région caribéenne. Howell prévient aussi un ami qui travaille au Bureau des alcools, tabac et armes à feu (BATF), chargé de surveiller les exportations d’armes. Ce dernier service décide d’envoyer un agent sous couverture au sein de l’équipage du Mañana. Puis le BATF envoie des informations à la police de Dominique pour les informer du complot.
L’arrestation
Le 7 mars 1981, Eugenia Charles annonce que deux jours auparavant, la police dominiquaise a arrêté Patrick John, Frederick Newton et Malcom Reid et quatre autres complices pour conspiration. Selon elle, les policiers ont découvert les preuves d’un complot de membres de la DDF et des Dreads pour attaquer le gouvernement pendant le principal événement festif de l’île, le carnaval qui devait avoir lieu le 14 mars. Déférés devant la justice, certains, notamment Newton sont relâchés faute de preuves, mais John et un autre des conspirateurs restent en prison et le 16 mars, la DDF est formellement dissoute pas le Parlement de la Dominique.
Eugenia Charles fait aussi voter le Prevention of Terrorism Act qui donne à la police de plus larges pouvoirs d’investigation. Elle demande aussi l’aide de la France pour surveiller le trafic d’arme que les Dreads faisaient en échange de drogue avec les départements de Guadeloupe et de Martinique.
Cette nouvelle ne ralentit la préparation des mercenaires recrutés par Perdue. Au contraire, ils accélèrent les choses, car ils ont reçu un appel désespéré de Frederick Newton, peu avant que les policiers ne viennent l’arrêter, leur demandant de venir chercher John le plus rapidement possible. De plus, une membre du Ku Klux Klan du Canada, qui étaient en Dominique pour faire les repérages, Mary Ann Mc Guire, envoie elle aussi un télégramme à Perdue. Ce message au texte dramatique : « Alexander is Dead » pour le prévenir que le complot est découvert va éveiller la suspicion du réceptionniste de son hôtel qui prévient la police.
L’embarquement
Finalement le 26 avril, Perdue et Droege préviennent le groupe que l’embarquement aura lieu lendemain et le lundi 27 avril 1981, les mercenaires se mettent en route vers le port. Les agents infiltrés convainquent les mercenaires de tous monter dans une des deux camionnettes du groupe et de charger toutes les armes dans l’autre camionnette.
Quand après quelques kilomètres, les deux camionnettes conduites par des agents fédéraux arrivent enfin sur le port, les mercenaires, sans armes descendent du véhicule au milieu de plusieurs dizaines d’agents fédéraux, FBI, BATF, Police de Louisiane, et même des agents de la Police de Toronto.L’ensemble des mercenaires sont arrêtés et les policiers saisissent trente fusils d’assaut, vingt bâtons de dynamite, vingt détonateurs, cinq mille cartouches, un drapeau nazi et un numéro de Soldier of Fortune, le magazine du mercenariat.
Mais surtout, les policiers découvrent dans l’attaché-case de Mike Perdue, le contrat signé par Malcom Reid au nom de Patrick John. Pour les mercenaires l’aventure s’arrête. Ils partent en prison pour attendre leur procès et sont inculpés d’atteinte à la loi de 1939 qui interdit le mercenariat et le trafic d’armes.
En Dominique, l’échec de la première tentative n’a pas découragé Frederick Newton qui cherche à libérer son chef, Patrick John, toujours emprisonné.
Le dernier assaut
Le samedi 19 décembre 1981, peu après 3 heures du matin, le capitaine Newton et des hommes masqués et armés envahissent le quartier général de la police à Roseau. Les policiers interviennent évidemment pour libérer leur quartier général, des coups de feu partent des deux côtés et deux officiers de police meurent.
Eugenia Charles prend rapidement la parole à la radio pour appeler au calme et proclamer l’état d’urgence. Elle envoie aussi la police chercher tous les anciens membres de la DDF encore en liberté. Dans cette chasse, un soldat qui sortait de la maison de sa petite amie les mains en l’air est d’ailleurs tué par la police. Finalement, la police prend le dessus et capture les assaillants, sept d’entre eux sont d’anciens membres des DDF.
Les procès
Plusieurs procès ont suivi, aussi bien aux États-Unis qu’en Dominique pour juger les différents acteurs de cette histoire.
Aux États-Unis, Mike Perdue est condamné à six ans de prison en 1981. En 1987, il est de nouveau impliqué dans un trafic d’armes à partir du Texas pour une nouvelle tentative de coup d’état dans la Caraïbe, mais il quitte son domicile et part dans l’Utah où il est hospitalisé et meurt rapidement du Sida.
Don Black a purgé trois ans de prison fédérale pour son rôle dans le complot d’invasion et pour sa violation de la Loi sur la neutralité. En prison, il apprend la programmation informatique et lance ensuite le site Stormfront qui est depuis des années l’un des points de ralliement de l’Internet raciste et néo-nazi.
Wolfgang Droege quand à lui après la prison va osciller entre extrême droite et délinquance, entre les États-Unis et le Canada se faisant arrêter pour trafic de drogue mais voulant se présenter à des élections municipales à Toronto en 1994. Il est finalement tué en 2005 par un de ses clients qui voulait lui acheter de la drogue.
Frederick Newton, ancien chef des DDF a été condamné en 1983 et après un procès en appel, il est pendu le 8 août 1986. Les autres membres des DDF condamnés avec lui ont été graciés et ont purgé des peines de prisons.
Patrick John quant à lui ne renonce pas. Après un premier procès, il est acquitté. Aussitôt, le gouvernement dominiquais fait appel, mais remis en liberté et en attendant son procès, il se présente, toujours sous l’étiquette du Parti travailliste et est réélu lors des élections du 1er juillet 1985. Finalement, en octobre 1985, Patrick John est condamné à douze ans de prison, mais sort au bout de cinq ans le 29 mai 1990, trop tard pour se présenter aux élections générales qui se déroulaient le 28.

Il abandonne alors la vie politique et renoue avec une de ses passions de jeunesse, le football. Il devient le président de la Dominica Football Association en 1992 qu’il affilie à la FIFA en 1994. Il devient alors une figure importante du football caribéen et appartient à la direction de la Concacaf. Mais là aussi, ses mauvais penchants le poursuivent, car il en est exclu en 2011 suite à la tentative de Mohammed Bin Hammam de se faire élire à la tête de la FIFA avec l’aide de la Concacaf et quelques billets. Il s’est ensuite définitivement retiré de la vie publique et meurt à Roseau le 6 juillet 2021.
Sources
- Bolding, Grady. « The Bayou Of Pigs Incident ». Medium, 9 février 2021. https://historyofyesterday.com/the-bayou-of-pigs-incident-afdd2e90cec.
- Campbell, Horace. « The Rastafarians in the Eastern Caribbean ». Caribbean Quarterly 26, no 4 (1980): 42‑61.
- Christian, Gabriel J. « The Rise & Fall of Patrick John ». The Sun. Consulté le 28 novembre 2021. http://sundominica.com/articles/6277/.
- « Dominica Coup Plot Described to Court ». The New York Times, 18 juin 1981, sect. U.S. https://www.nytimes.com/1981/06/18/us/dominica-coup-plot-described-to-court.html.
- Honychurch, Lennox. The Dominica story: a history of the island. London, Dominique: MacMillan education, 1995.
- Malcolm, Andrew H. « Toronto Paper Traces Details of Plot Againt Dominica ». The New York Times, 17 mai 1981, sect. World. https://www.nytimes.com/1981/05/17/world/toronto-paper-traces-details-of-plot-against-dominica.html.
- « Operation Red Dog – Bayou of Pigs ». Consulté le 25 novembre 2021. https://operationreddog.netlify.app/.
- Phillips, Dion E. « The Defunct Dominica Defense Force and Two Attempted Coups on the Nature Island ». Caribbean Studies 30, no 1 (2002): 52‑81.
- Riviere, Para. « Sanctions-busting:The Dominica-South Africa Connection ». The Sun. Consulté le 26 novembre 2021. http://sundominica.com/articles/4149/.
- Thomas, Jo. « Dominica Unsettled In Wake Of Thwarted Invasion ». The New York Times, 7 juin 1981.
- UPI. « State of Emergency Imposed In Dominica in Wake of Attack ». The New York Times, 21 décembre 1981, sect. World. https://www.nytimes.com/1981/12/21/world/state-of-emergency-imposed-in-dominica-in-wake-of-attack.html.
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